Place Baudouin 1er - 5500, Anseremme
Dans la vallée mosane, près du pont de Saint-Jean, l’église Sainte-Anne d’Anseremme s’élève avec sobriété depuis 1907. De style néogothique dit « saint-luquiste », elle incarne le renouveau spirituel et esthétique du début du XXe siècle. Son architecture, fidèle au gothique classique du XIIIe siècle, prône la clarté des lignes, la simplicité des formes et l’usage de matériaux naturels.
Ce n’est pas la première église du village : quatre édifices successifs ont été bâtis à l’ancien prieuré, dont les vestiges remontent au haut Moyen Âge. Le projet de cette nouvelle église naît en 1893, grâce aux dons de notables locaux, des barons Bonhomme et Brugmann, rejoints par des soutiens publics. Le chantier, dirigé par les architectes anversois Joostens et H. Smits, commence en 1906.
L’église présente un plan simple et lisible : une tour d’entrée au nord, coiffée d’une flèche, ouvre sur une nef centrale bordée de deux collatéraux plus bas. Le chœur à trois pans s’adosse à une sacristie. Fidèle aux principes du gothique saint-luquiste, les murs, piliers et arcades sont en pierre bleue, tandis que la nef et le chœur sont voûtés en berceau de bois, et les collatéraux en voûtes d’arête en briques.
L’édifice subit d’importants dégâts durant les deux guerres mondiales. La reconstruction d’après-guerre permet de restaurer la toiture, les voûtes et les vitraux, aujourd’hui visibles dans le chœur : le Christ Sauveur, Sainte-Anne et Saint-Martin, patron des anciennes églises du site, y sont représentés.
Le mobilier provient d’époques variées. L’architecte Émile Pirotte réalise les trois autels, la chaire de vérité et les confessionnaux en 1911. Le chœur accueille les statues de Saint-Hubert, Saint-Antoine de Padoue, la Vierge et Saint-Joseph, en bois peint du XVIIIe siècle. À noter, dans le collatéral sud, une rare statue habillée de la Vierge avec ses vêtements liturgiques, selon une tradition remontant au XVIe siècle espagnol.
Le visiteur attentif découvrira encore deux pièces remarquables : un baptistère en calcaire de Meuse daté de 1582, issu de l’ancienne église, orné d’un couvercle en dinanderie, et une énigmatique pierre dite « de justice », portant une Crucifixion et de vagues armoiries, burinées à la Révolution.
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