Un classique de l'été

Ferme de Hulplanche La Bruyère

Rue de Rhisnes, 82 - 5080, La Bruyère

Nichée au nord-ouest du village d’Emines, dans le hameau d’Hulplanche, la ferme éponyme – autrefois appelée Huy-le-Planche – est un remarquable exemple d’architecture rurale ancienne. Mentionnée dès le début du XVII^e siècle, la cense appartenait alors à Nicolas de Ponty. Le domaine a connu plusieurs propriétaires avant d’être acquis en 1783 par la famille d’Otreppe de Bouvette, à laquelle il est resté longtemps lié.

Isolée dans un paysage doucement vallonné, la ferme forme un vaste quadrilatère organisé autour d’une cour intérieure pavée. Ce bel ensemble construit en calcaire et briques blanchies s’impose par l’harmonie de ses volumes, resserrés autour de la cour. L’accès principal, à l’est, se fait par un haut porche-colombier carré, coiffé d’un pigeonnier. Sa porte en plein cintre, datée de 1626, est soulignée d’éléments décoratifs en pierre sculptée. Le niveau supérieur du porche, ajouté au XVIII^e siècle, présente des ouvertures aux formes élégantes et une frise décorative en dentelle de briques, surmontée d’un toit récemment restauré.

Le logis principal, en forme de T, occupe l’angle nord-est. Édifié au début du XVIII^e siècle, il se distingue par ses grandes fenêtres régulières, ses murs d’angle soigneusement appareillés et sa porte d’entrée de style baroque. À l’intérieur, on peut encore admirer un superbe escalier en chêne de style Louis XIII. Le bâtiment conserve un cachet ancien, avec ses toits à coyaux (pentes adoucies à leur base) et ses lucarnes ornées de girouettes.

Les bâtiments qui encadrent la cour ont connu diverses transformations aux XIX^e et XX^e siècles, mais plusieurs éléments anciens subsistent. On retrouve notamment un soubassement de façade du XVIe siècle, des fenêtres anciennes partiellement murées et des ancres de façade indiquant parfois les dates de construction.

La grange, imposante, date de 1771, comme l’indique une inscription sur sa charpente. Conçue pour exploiter la déclivité naturelle du terrain, elle intègre dans un même volume des espaces de stockage et des dépendances agricoles. Les murs en pierre et briques sont percés de larges portails, soutenus par des colonnes. Des écuries, des remises à voitures et des étables viennent compléter l’ensemble, dont certains éléments ont été datés par des ancres ou des détails architecturaux.

Enfin, un fournil du XIX^e siècle est encore visible à l’arrière du logis. Classée comme monument, la ferme d’Hulplanche témoigne aujourd’hui de la richesse du patrimoine rural namurois, entre mémoire agricole et élégance architecturale.

La ferme de Hulplanche s’inscrit désormais au cœur d’un projet plus vaste : celui du Quartier rural résilient d’Hulplanche. Ce lieu en devenir, à la croisée de l’écologie et de l’innovation sociale, ambitionne de devenir un véritable écosystème local vivant, coopératif et durable. Pensé comme un espace de vie ancré dans son territoire, le projet repose sur quatre piliers fondamentaux : la résilience territoriale, la coopération, la création de biens communs et la transition écologique. Organisé autour de quatre pôles interconnectés – alimentation, habitat, accueil et socio-culturel – le quartier vise à expérimenter concrètement des réponses systémiques aux enjeux actuels, en favorisant notamment les circuits courts, l’habitat partagé, les dynamiques locales et le vivre-ensemble. La ferme y joue un rôle central à travers une production agroécologique qui alimente en qualité et en sens l’ensemble du projet.