Prieuré - Anseremme

Rue du Prieuré 22
5500 Anseremme

Prieuré - Anseremme

Rue du Prieuré 22 - 5500 Anseremme

Au IXe siècle, les êtres humains nommèrent le confluent de la Lesse et de la Meuse « Anseromia » (endroit très favorable). Les sentiers de promenade permettent encore de nos jours d’y admirer les attraits de cette vallée mosane.

La terre d'Anseremme est propriété de l'Abbaye de Saint-Hubert depuis le début du IXe siècle, où l'abbé exerce les droits réels et bénéficie de la collation de la cure. Cette terre est confiée à un avoué, le comte de Namur, qui est en fait un fief dépendant de la cour de Poilvache, la vicomté d'Anseremme.

Le prieuré d’Anseremme, dans la rue éponyme qui présente un charmant alignement de petites maisons de calcaire, est un havre de paix. Passé la porte et le petit sentier d’accès, on entre dans un autre monde.

Le prieuré, qui est plutôt un château-ferme, voisin de l'église, est construit à partir du milieu du XVIe siècle par l'abbé Remacle de Marche. Résidence d'été des abbés de Saint-Hubert, il n'est plus au XVIIIe siècle qu'une ferme donnée en location, dans laquelle un appartement abbatial est cependant réservé. Aujourd'hui contigu à l'ancienne église paroissiale, reconstruite en 1780, l’ensemble des bâtiments du prieuré forme un quadrilatère irrégulier flanqué de cinq tours d'angle, datant des XVIe et XVIIe siècles pour l'essentiel. Certaines parties des dépendances ont été transformées en 1913, puis en 1918-1920, par Altenloh. En 1962, après rachat par le baron de Villenfagne, l'ancienne église Saint-Martin est en partie démolie tandis que le logis est restauré. Lors de ces travaux dirigés par l'architecte F. Bonaert, plusieurs fragments lapidaires préromans (VIIe –VIIIe siècles ?) ont été retrouvés, comme une colonne, un chapiteau et des blocs sculptés d’arcatures.

Le château se compose comme suit : au nord, parallèlement au fleuve, un imposant logis en L de type traditionnel a été bâti dans la seconde moitié du XVIe siècle, en fins moellons de calcaire assisés. À l'angle nord-est et à l'extrémité de l'aile ouest du logis, de même qu'à l'angle est celui des dépendances, près du portail, se dressent trois tours carrées de la première moitié du XVIIe siècle. Au sud, des dépendances en calcaire sont édifiées au XVIIe siècle et ont été sensiblement transformées au début du XXe siècle. Au sud, une grange construite en deux étapes, visibles par la différence entre le soubassement et la charpente, ferme la cour.

En quelques pas et quelques faits, la ville tumultueuse s’éloigne et le temps se suspend. Autour d’un petit jardin intérieur, ces bâtiments mettent en valeur l’espace et la pierre et respirent la sérénité.

De nombreuses expositions d’art et activités culturelles sont organisées dans ce lieu particulier.

Julien Bohet

Avec l’assistance technique du Service du Patrimoine culturel de la Province de Namur.

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