Ferme d'Upignac - Upigny

Route de la Bruyère 100
5310 Upigny

Ferme d'Upignac - Upigny

Route de la Bruyère 100 - 5310 Upigny

Propriété de la famille Petit depuis 1712, soit plus de 300 ans, la ferme d’Assonleville à Upigny se découpe sur fond de paysage hesbignon. L’ampleur de cette ferme familiale témoigne de l’importance de son activité céréalière développée au fil des siècles sur les terres hesbignonnes, particulièrement fertiles. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la rentabilité de l’exploitation agricole décline et la famille Petit diversifie ses activités. Après quelques tentatives infructueuses, elle se lance dans les années 1980 dans l’élevage de canards et la production de foie gras, d’abord en association avec une société française du sud-ouest de la France, puis de manière autonome après la faillite de son associée (1985). La ferme d’Assonleville devient alors “la ferme d’Upignac”, réputée pour son foie gras et ses jus de qualité, issus des pommes de ses vergers.

La ferme d’Upigny est un bel exemple de ferme hesbignonne en carré. Le quadrilatère formé par les différentes ailes du complexe est ici entièrement fermé. On accède à la grande cour intérieure par un portail en arc surbaissé placé dans l’angle sud-est, du côté de la route qui passe à proximité. Autour de la cour se répartissent les différentes fonctions : le corps de logis, la grange et différentes dépendances, servant d’étables, d’écuries ou de lieux de rangement.

Le corps du logis, daté du XVIIe siècle, est la partie la plus ancienne de la ferme. Son plan en “L” intègre dans l’angle une tour d’escaliers en vis en demi hors-oeuvre dont le sommet émerge des toitures de deux ailes rectilignes. Deux longues ailes d’étables d’écuries, plus basses et datables du XVIIIe siècle, s’étendent de part et d’autre du logis et composent l’essentiel des côtés nord et ouest du vaste quadrilatère. Au XIXe siècle, l’aile nord est prolongée par une remise à voitures, ou chartil, nécessaire pour le rangement des véhicules agricoles, dont la façade sur cour est rythmée par trois grandes arcades surbaissées en briques.

En face de l’aile nord, l’aile sud intègre elle aussi étables, écuries et rangs de cochons. À l’est et à droite de l’entrée, la vaste grange “en long”, typique de la région, domine les autres volumes du quadrilatère. Elle est édifiée en 1840 comme l’attestent les ancres de la façade. À l’intérieur, la structure de cet imposant volume est rythmée par deux files de colonnes en briques, qui servent d’appui à une structure charpentée monumentale, dite “en portiques”, chargée de supporter et de rigidifier les deux versants du toit. En 2000, sous l’effet de grands vents, une poutre se désolidarise de la charpente. Le constat des dégâts révèle alors que l’un des longs murs n’est plus d’aplomb, mais présente un contre-fruit préoccupant d’une soixantaine de centimètres au sommet. La stabilité de la grange semble donc menacée et les propriétaires font appel aux Compagnons Bâtisseurs. Leur intervention experte va permettre de redresser le mur au centimètre près et de stabiliser la structure grâce à de longs tirants obliques fixés à la charpente.

La restauration de la ferme a permis à la famille Petit de remettre au goût du jour un patrimoine familial et architectural. En effet, les étables, les rangs à cochons, les écuries et la grange ont été restaurés avec soin pour permettre d’exploiter au mieux l’espace et de proposer une salle de réception, des bureaux, mais également un restaurant dont le menu décline bien sûr le fameux foie gras sous diverses préparations.

Pauline Foglia & Mathieu Piavaux

Avec l’assistance technique du Service du Patrimoine culturel de la Province de Namur.

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