Église Saint-Materne - Anthée

Rue E. Collard 7
5520 Anthée

Église Saint-Materne - Anthée

Rue E. Collard 7 - 5520 Anthée

Anthée est un petit village de l’Entre-Sambre-et-Meuse, appartenant à la commune d’Onhaye.

Les origines du village d’Anthée sont documentées par les fouilles archéologiques, qui ont révélé une villa gallo-romaine datant de la première moitié du Ier siècle.

Si les premières traces du christianisme à Anthée sont d’ordinaire situées aux alentours du IIIe siècle après J.-C., au lieu-dit Fond Saint-Remy, l’histoire de l’église Saint-Materne d’Anthée est très mal documentée par les sources écrites.

D’après la légende, Materne, évêque de Cologne, Trèves et Tongres-Maastricht au IVe siècle, aurait grandement contribué à l’évangélisation des contrées du nord de la Gaule. Le culte du saint évêque est d’ailleurs bien implanté au Moyen Âge dans nos régions comme dans les contrées rhénanes jadis associées à son épiscopat.

Quelques éléments au fil des siècles indiquent la présence d’une église à Anthée mais sans aucune information concernant son architecture et son style, sinon une silhouette très schématique sur la carte de Ferraris (1770-1778). En 1843, les sources écrites décrivent la restauration et l’allongement de l’église pour y accueillir pas moins de 700 fidèles.

Cette adaptation de l’ancienne église n’est cependant que temporaire et, une vingtaine d’année plus tard, en 1863-1864, la Fabrique lance la construction d’un nouvel édifice, tourné cette fois vers l’ouest (inversion de l’orientation ancienne), d’après les plans du célèbre architecte anversois Jules-Jacques Van Ysendyck (1836-1901).

L’aspect qu’offre aujourd’hui l’église Saint-Materne d’Anthée doit beaucoup aux restaurations qui, par deux fois, ont permis de panser les plaies de la guerre. Incendiée en 1914 par les troupes allemandes, l’église est restaurée dans l’entre-deux-guerres, avant d’être à nouveau dégradée pendant la Seconde Guerre mondiale par l’explosion d’un dépôt de munitions, puis d’être longuement restaurée au fil des décennies suivantes.

L’église d’Anthée est bâtie en grès local, combinée ponctuellement avec de la pierre bleue pour les détails d’architecture et les ornements. L’édifice combine une imposante tour de façade de plan carré, une nef à trois vaisseaux, un transept de type haut très saillant et un chœur composé d’un large vaisseau faisant écho au volume de la nef et ponctué d’une petite abside semi-circulaire. L’élévation met à l’honneur divers motifs de l’architecture néo romane et accumulés sur la façade de l’église dans une superposition : un large portail en plein cintre, petite galerie rythmée par des colonnettes et arcatures. La large rose du portail fait écho à celles percées dans les murs-pignons du transept. Les vaisseaux principaux de l’église ont mis en évidence par des fenêtres organisées en « triplet ».

Les deux chapelles saillantes sur la première travée de la nef sont fermées par une abside animée par des arcades aveugles et par une frise d’arcatures sous-corniche rappelant les bandes lombardes ornant la tour.

A l’intérieur, l’élévation est plus sobre et unifiée par un enduit blanc immaculé. L’ornement y est distribué avec parcimonie, sur les colonnes qui alternent avec les piliers dans la nef ou encore sur les chapiteaux des supports du transept. Les voûtes, quant à elles, sont partout à croisée d'arêtes, si l’on excepte bien sûr la voûte en cul-de-four de l’abside du chœur. Les fenêtres sont décorées de vitraux placés en 1960, remplaçant les vitraux offerts par la famille de Senseille en 1897 et détruits pendant la Seconde Guerre mondiale ; ceux de la rose de la façade ont été réalisés par le Maître Verrier Etienne Tribolet et inaugurés en 1997.

Le mobilier présent dans l’église est plus ancien que l’architecture. Il se compose de confessionnaux de style Louis XV en chêne, de stalles du XVIIIe siècle, de statues dont celles de saint Fiacre (XVIIIe siècle) et de saint Materne (XVIIe siècle).

Le chemin de croix en laiton présent dans les collatéraux a été réalisé par les Ateliers d’Art de Maredsous dans les années 1940 et 1950.

Pauline Foglia & Mathieu Piavaux

Avec l’assistance technique du Service du Patrimoine culturel de la Province de Namur.

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