Abbaye de Maredsous - Denée
Rue de Maredsous 11
5537 Denée
Abbaye de Maredsous - Denée
Rue de Maredsous 11 - 5537 Denée
La commune d'Anhée regroupe huit villages au confluent de la Meuse et de la Molignée. Un peu comme Yvoir pour la vallée du Bocq, Anhée est la porte d'entrée pour la vallée de la Molignée avec d'un côté, les jardins d'Annevoie et de l'autre l'abbaye bénédictine de Maredsous.
Maredsous est un lieu-dit du nom d’une petite seigneurie médiévale du comté de Namur en plein territoire liégeois, quasiment au bout de la vallée de la Molignée. Sur le plateau au sud, une abbaye fut créée en 1872. La ligne de chemin de fer fut percée en 1889, suscitant la construction d’une petite gare et d’un petit hôtel, transformés depuis. Des draisines permettent la découverte du patrimoine de la vallée tant géologique, ferroviaire, médiéval que naturel en profitant d’un point de vue original.
C’est bien sûr l’imposante abbaye bénédictine qui attire tous les regards et tous les visiteurs bien qu’elle soit plongée dans un environnement très boisé. Elle est due à une rencontre et un souhait. A la fin du XIXe siècle, Félix de Hemptinne était un jeune moine belge, entré en religion sous le nom de Dom Hildebrand à Beuron en Allemagne. Il souhaitait créer une abbaye dans son pays. D’autre part, Henri-Philippe Desclée issu d’une famille d’industriels tournaisiens désirait établir une chapelle sur ses terres de Denée. En 1872, un accord se noue entre eux. L’architecte Jean-Baptiste Béthune en dresse les plans en style néo-gothique. L’église principale, élevée en basilique, domine les bâtiments claustraux. Elle est sobre et grandiose à la fois : 80 m de long, 28 m de large. Deux tours hautes de 54 m flanquent l’entrée. Les élévations sont en bel appareil calcaire tiré des carrières locales. Dans les nefs, la voûte en bois peint représente un ciel bleu nuit parsemé d’étoiles dorées. Le chœur est réaménagé intérieurement en 1956-57. Datant de la fin du XIXe siècle, la plupart des vitraux sont imaginés et réalisés par les moines. À l’intérieur, regardez aussi la statue de saint Benoît datant du XVIIe siècle, l’autel et le Christ datés de 1958 de Jean Williame, … qui a lui-même usé ses fonds de pantalons sur les bancs de l’école bénédictine.
Le site ne comporte pas qu’une église et un monastère. A côté des bâtiments fonctionnels du cloître, les moines ont diversifié leurs activités envers le monde. L’école abbatiale, est fondée en 1881 par Dom Gérard van Caloen. Elle est ouverte à l’externat et à la mixité depuis quelques années. L’ancienne école des métiers d’art ouverte en 1903 pour intéresser les jeunes, notamment défavorisés, à ces métiers artisanaux est à l’origine en 1964 de l’IATA (Institut des Arts et des Techniques artisanales) à Namur. Le céramiste Antonio Lampecco, céramiste renommé et ancien élève de cette école, travaille toujours à Denée, près de Maredsous.
Les moines bénédictins ont aussi à leur actif une très remarquée traduction de la Bible ainsi qu’un Centre informatique sous la direction du père Poswick. Cette initiative a permis d’étudier de façon originale les textes en utilisant les puissants programmes informatiques mis en place dès les années 1950. Bières d’abbaye blonde et brune, fromages de crème et de croûte et pains d’abbaye complètent la variété des productions de Maredsous.
Une trentaine de moines forme aujourd’hui la communauté monastique sous la direction du Père abbé Bernard Lorent. Maredsous est ainsi un lieu d’accueil, de retraite, de pèlerinage, d’études et de formation depuis environ 150 ans.
Julien Bohet
Avec l’assistance technique du Service du Patrimoine culturel de la Province de Namur.