Abbaye Notre-Dame de Grandpré

Rue de l'Abbaye 2
5340 Faulx-les Tombes

Abbaye Notre-Dame de Grandpré

Rue de l'Abbaye 2 - 5340 Faulx-les Tombes

Sur la commune de Gesves, Faulx-les Tombes s’étend sur le plateau condruzien tout en étant reliée à la vallée mosane par celle du Samson. Le nom du village tient autant à la falaise qu’aux faux agricoles. Les tombes, par contre, n’ont jamais été retrouvées. En plus des terres, les gisements de fer, de plomb et de cuivre ont été exploités dès avant le XIVe siècle jusqu’au XIXe siècle en profitant de la rivière. Situé sur une ligne de front en 1916, le village a lourdement souffert de la guerre. L’habitat de la commune est très dispersé entre les zones boisées.

Les bâtiments et le site de Grandpré occupent quelques dix hectares. Ils sont classés « monuments historiques ». Mais quelle histoire ...

C’est en 1231 que des moines venus de Villers-la-Ville construisent cette abbaye cistercienne à proximité du village de Faulx-les-Tombes. Ils répondaient au vœu du comte de Namur, Philippe II de Courtenay, juste avant de son départ en croisade. L’abbaye de Villers possédait déjà de nombreux biens dans le namurois dont une grange à Grandpré, ce qui explique cette implantation.

Les bâtiments furent reconstruits au XVIIIe siècle Après l’avoir pillée et saccagée, les révolutionnaires transforment l’abbaye en exploitation agricole et en refuge pour malades, avant de vendre le site comme bien national.

Le 20 décembre 1832, le baron de Stassart, Président du Sénat et Gouverneur de la Province de Namur, céda le bien à la famille Le Grand. Le site change de mains à de nombreuses reprises par la suite. En 1988, en réussissant à racheter l’ancienne abbaye cistercienne, Jacques le Grand a « récupéré » un bien familial qu’il avait bien connu dans sa jeunesse. C’est toujours aujourd’hui une propriété privée qui fait l’objet de restaurations régulières.

Remarquez le porche d’entrée d’allure classique. Plaqué sur une âme plus ancienne, le portail en plein cintre mouluré est encadré de pilastres sous un entablement frappé d’un cartouche Louis XV gravé aux armes de l’abbé Defrenne. A l’étage, la niche en plein cintre protège une statue de la Vierge à l’Enfant. Ce porche est classé depuis 1956.

La devise du chronogramme qui apparaît dans le phylactère en haut du porche (« ConDeLeCtatUr In VMbra »), outre le fait qu’elle nous renseigne sur la date de construction de cette partie de l’édifice (1772), annonce aussi l’esprit des lieux : « Que l’on est bien à l’ombre ».

La ferme du XVIIIe siècle comprend encore une remise à chariots, des remises à voitures, dépendances, une grange, des étables, un ancien moulin en L datant précisément de 1673 - 1685 …

Les bâtiments, passés dans le domaine privé, ne se visitent pas.

Julien Bohet

Avec l’assistance technique du Service du Patrimoine culturel de la Province de Namur.


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